ARTABLEAUX : LE REALISME RUSSE DE REPINE

Publié le par Vincent Leclair

Quel est le point commun entre les icônes orthodoxes et le réalisme soviétique ? La peinture pardi et le réalisme russe pour être exact. Car avant le réalisme soviétique, il y eut le mouvement des itinérants ou des ambulants, fin dix-neuvième, composé de peintres russes fascinés par le quotidien de leur peuple qui lancèrent ce réalisme à la russe.

Servage et bêtes de somme

Parmi eux, Ilya Repine (né en Ukraine) fait figure de maître et son oeuvre fût même récupérée par l'URSS. Adolescent, il apprit d'abord la technique des icônes. Puis vient à Paris où il s'imprégna du travail des impressionnistes. Il est mort à 86 ans en 1930, en Finlande.

Découvrons « Les hâleurs de la Volga » réalisé dans les années 1870, peu après l'abolition du servage en Russie (1863).

L'URSS a fait de cette œuvre le symbole de l'oppression tsariste. Il y a de quoi au vu de l'équipe qui traîne le bateau : sombres frusques médiévales, postures de bêtes de somme, regards absents... Seul un personnage émerge, l'unique jeune, éclaboussé de lumière alors que l'obscurité règne sur ses collègues âgés épuisés.

Trinité chromatique

Ce tableau joue sur trois tons : orange – bleu – marron, trinité forte en contrastes expressifs. L'or du sol puissamment lumineux côtoie l'enfer des hommes au premier plan, masse difforme d'êtres hirsutes, tandis que le ciel et le fleuve majestueux se rejoignent sereinement dans des couleurs azurées.

Les haleurs de la Volga, 1873, I. Repine

Les haleurs de la Volga, 1873, I. Repine

Autre tableau : Procession de Pâques à Koursk, I. Repine

Autre tableau : Procession de Pâques à Koursk, I. Repine

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