BIENVENUE (7E PARTIE)

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Je me risque. Je descends de mon nid d'aigle. Il est là le Mathew, seul. Andy doit faire une course à la boutique. Les autres pêcheurs n'ont pas encore déboulé. J'aime mieux ça car plus y a de chats et plus la proie est tentante. Mathew parle à presque tout le monde mais il a ses têtes. Je reste à couvert sous les mancenilliers qui poussent dans le sable.

Albert : Mathew !

Il se retourne. Je répète. Il m'aperçoit, mais ne me reconnaît pas.

Albert : C'est moi, Albert !

Mathew : Albert ? Ah Albert ! Oui, pourquoi tu te caches bougre d'âne ?

Albert : Ba, avec ce qui m'est arrivé à Roseau, bref, viens ici me voir, faut qu'on cause

Mathew : Si tu veux

Il lâche son filet antédiluvien qu'il a rapiécé des dizaines de fois de ses doigts tannés par les embruns. Il se lève, tend son dos douloureux, plus tout jeune le bonhomme et me serre vigoureusement la main.

Mathew : Alors, qu'est-ce qui t'est arrivé ? T'es tourné fou ? 

Albert : Mais non, mais je suis tombé sur un malade, le flic de Roseau, il voulait nous tondre ras. Et j'ai eu un coup de sang tu comprends.

Mathew : Mmm. T'es au courant qu'il fera plus jamais rien de mal ? Tu m'diras j'les ai jamais portés dans mon coeur ceux de Roseau. Enfin... Que veux tu ?

Melvin était donc bien refroidi, le doute avait vécu.

Albert : Tu vois Jojo, le pêcheur de Marie-Galante, marié à une cousine ?

Mathew : Et ?

Albert : J'ai besoin de lui, j'ai plus aucune chance ici. Il peut me faire passer de l'autre côté lui. Si je reste dans les bois, ils me trouveront dans six mois, dans un an. Je suis baisé comme un rat dans sa cage.

Mathew : Faudrait voir.... C'est sûr que c'est un bon type le Jojo, on boit bien l'coup ensemble quand on se voit. Mais comment veux tu que je le contacte ? 

Albert : Par sa belle famille ici à Calibishie, non ?

Mathew : Oui, ça doit être possib' tout ça mais c'est un peu compliqué quand même. Et ta femme et tes gamins ? 

Albert : Je sais, ça m'emmerde de les laisser mais ils pourraient me rejoindre à Marie-Galante plus tard. Chaque chose en son temps.

Mathew : Bon, je te promets rien mais je vais voir ce que je peux faire. J'vais tâter le terrain. Où perches-tu ? Dans les bois ?

Albert : Pas exactement. Peu importe. Ecoute, disons qu'on reprend des nouvelles demain au lever du jour ici sous les arbres, ok ? 

Mathew : Ok. Prends garde

Albert : Merci Mathew

Mathew : On va voir...

A suivre

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