MONSIEUR SERVENT (2E PARTIE)

Publié le par Vince

 

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     Enfin, son nouveau poste aux méthodes, ça l'autorise toujours et encore à donner des ordres, à moi et aux autres, à commander du matin au soir et Dieu sait si ses journées sont longues, une douzaine d'heures en moyenne, ce qui fait pas lourd le taux horaire au final. Fatigue en sus. Il aime commander à grands coups de rapports, de statistiques, de courbes et de chiffres. Autant d'ingrédients  qui dans sa cuisine doivent entrer dans le cadre. Son fameux cadre. Son obsession. C'est fou comme ça le rassure ce truc, ce cadre, sorte de figure tutélaire, d'assurance tous risques, de dieu protecteur, de bouclier radioactif. Il emploie souvent deux mots  qui sont devenus des synonymes dans sa bouche et pour nous au bureau des méthodes, c'est bien évidemment cadre et le petit nouveau, process, qui est venu enrichir ostensiblement son lexique depuis sa dernière formation, euh non, training session comme il le répète trop, aux Etats-Unis, dans la maison mère quelque part dans l'Ohio.

   A propos de son english, y aurait un chapitre à écrire là-dessus, car monsieur Servent, la trentaine bedonnante et fort de ses études dans des boîtes privées qui ont coûté quelques bons milliers d'euros à ses parents, se targue de parler l'anglais comme personne dans la boîte. Foutaises. A y regarder ou à y écouter de plus près, comme lors de ses conversations avec les ricains en vidéoconférence ou à l'occasion de la visite des collègues ricains sur notre site, j'ai conclu que son anglais est totalement dénué de nuances. En fait, il cause un anglais vaguement technique qui entre dans le cadre. Toutefois insuffisant pour réfléchir et comprendre autre chose qu'un commentaire de courbe ou un rapport d'activité. Bref.

 

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